Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Stefan Zweig.

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, 

Stefan Zweig.

Edition : Le livre de poche.

4,60€

159 pages.

Résumé : 

Scandale dans une pension de famille "comme il faut", sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée...

Seul le narrateur tente de comprendre cette "créature sans moralité", avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle.

Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, est une de ses plus incontestables réussites.

Mon avis :

Me voici à nouveau plongé dans une nouvelle de Zweig et cela fait beaucoup de bien. Retrouver son écriture, sa manière d'expliquer et de décrire les choses, tout cela est vraiment très agréable.
Nous commençons notre lecture par un scandale : un femme 'comme il faut' vient de partir aux bras d'un autre alors qu'elle ne le connait seulement depuis quelques heures et pire elle avait un mari ! Les personnages viennent alors à critiquer cette pauvre femme jusqu'au moment où le narrateur vient à la défendre - la première citation donne brièvement son avis sur la question - puis Mrs C. commencera à tester notre narrateur afin de vérifier ses propos : savoir s'il pense réellement ce quil annonce.
Suit alors une histoire racontée par Mrs C qui deviendra ainsi le personnage principale de cette nouvelle. Elle nous fera part de son plus grand secret, une journée, une seule journée de toute sa vie qui l'a transformé et dont elle n'osait se souvenir dans les moindres détails par peur, par tristesse, par méfiance...
Le thème principal ici est le casino, on entre dans un casino par la venue de Mrs C le jour en question et l'auteur nous fait découvrir tout ce que cette femme a vécu grâce à une écriture souple, légère et comme ensorcelante. Je n'ai pas particulièrement apprécié ce thème choisi mais justement grâce à l'écriture de Zweig, j'ai passé un bon moment puis il nous offre aussi des descriptions très prenantes et particulières à propos des mains des joueurs, cela est plutôt fascinant ! 
Digne d'un Zweig, le renversement, le bouleversement s’opère à la fin du récit et celui-ci fût parfait !

Citations :

"Pour ma part, je trouvais plus honnête qu'une femme suivît librement et passionnément son instinct, au lieu, comme c'est généralement le cas, de tromper son mari en fermant les yeux quand elle est dans ses bras."

"- Je vous ai promis d'être entièrement sincère. Et je m'aperçois combien nécessaire était cette promesse, car c'est à présent seulement, en m'efforçant de décrire pour la première fois d'une manière ordonnée tout ce qui s'est passé dans cette heure-là et en cherchant des mots précis pour exprimer un sentiment qui alors était tout replié et confus, c'est maintenant seulement que je comprends avec netteté beaucoup de choses que je ne savais pas alors, ou que peut-être je ne voulais pas savoir; c'est pourquoi je veux dire, à moi-même comme à vous, la vérité, avec énergie et résolution [...]"

"Malgré tout, le temps a un grand pouvoir, et l'âge amorti de façon étrange tous les sentiments."

"Vieillir n'est, au fond, pas autre chose que n'avoir plus peur de son passé."

Cet ouvrage fut la lecture de Mars 2013 organisée sur Clé, voici d'autres avis : 

Lit-t-rature - Le manège de Psylook - Saruwa's reading