28 oct. 2012

Au pays des kangourous, Gilles Paris.

Au pays des kangourous
Gilles PARIS.


Edition : Don Quichotte.
248 pages.
18€



Résumé :

"Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle. En entrant dans la cuisine, j'ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d'hier soir. J'ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans. Il m'a regardé comme le chien dans la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout coincé de partout. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand, mon papa."

Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien au Trocadéro. Mais le couple n'en est plus un depuis longtemps. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole, femme d'affaires accomplie, passe sa vie en Australie, loin d'un mari qu'elle n'admire plus et d'un enfant qu'elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, l'enfant sans mère est recueille par Lola, grand-mère fantasque, adepte des séances de spiritisme avec ses amies "les sorcières", et prête à tout pour le protéger. Dans les couloirs trop blancs des hôpitaux, il rencontre aussi 'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets qui semble bien résolue à lui offrir son aide.

Porté par l'amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu'il s'invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu'à toucher du doigt une vérité indicible.

Mon avis :

Le narrateur se prénomme Simon, c'est un enfant de neuf ans en manque d'amour maternel mais qui peut compter sur son père, Paul, pour lui en donner une double même triple ration. Un jour, Simon découvre son père dans le lave-vaisselle, à partir de ce moment-là, tout va basculer. Simon ira vivre chez Lola, sa grand-mère, pour que son père se remette au mieux de sa maladie de la fatigue. En lui rendant visite, Simon fera la connaissance de Lily, une petite fille aux yeux violets. Cette dernière sera la seule à lui parler sincèrement de la maladie de son père, de manière très adulte mais dans les paroles d'une enfant. Simon est un personnage très attachant, plus mature qu'un enfant de neuf ans, conscient des choses réelles. Notre lecture sera souvent accompagnée des rêves que Simon fera afin de retrouver une vie meilleure, une vie peut-être passée. Nous découvrirons la cause de l'apparition de la maladie de Paul vers la fin du roman, cette annonce ne sera pas vraiment dévastatrice même si elle aurait pu l'être. 
C'est un récit très poignant, attachant, qui m'a plus que transporté, j'eu l'impression que moi aussi j'avais attrapé la maladie de la fatigue lors de cette lecture, ce fut assez troublant ! J'espère rapidement découvrir un autre roman de cet auteur pour savoir s'il s'agit de la manière d'écrire de l'auteur ou l'histoire de ce roman qui m'a fait cet effet !

Citations :

"Le métier de maman, c'est de voyager en Australie. Elle est directrice de marketing chez Danone. Oui, le yaourt. Alors, quand je suis triste et que maman me manque, je vide six yaourts à la pêche, lentement, à la petite cuiller, et je l'imagine chevauchant un kangourou [...]."

"Je vérifie que rien en change, c'est rassurant."

"J'ai peur des monstres sous les lits et dans les placards. J'ai peur du noir. J'ai peur qu'un jour maman ne rentre pas chez nous à cause des kilomètres de plage qui lui font la peau marron. J'ai peur que papa ne rentre pas du pays de la fatigue à cause de la fatigue qui l'empêcherait de retrouver le chemin de la maison."

"Je n'ai pas envie d'être un prince. Seulement un petit garçon comme les autres, qui marche entre ses deux parents. Je ne dis rien parce que je ne veux pas gâcher le pique-nique de nouilles. Je réponds juste :
'Non, moi, je suis juste le chien du prince."

"Quand une grande personne décide de ne plus parler d'un souci, elle l'enterre si profond que personne n'ose proposer sa pelle."

Je tiens à remercier tout particulièrement Gilles Paris de m'avoir proposé de lire son roman. Ce fût une très agréable découverte qui m'a un peu bouleversé - il faut l'avouer ! - donc encore une fois un grand merci !

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