L'annulaire,
Yoko OGAWA
Edition : Babel.
95 pages.
5,60€
Résumé :
Dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire, M. Deshimaru, taxidermiste du souvenir, prépare et surveille des "spécimens", tandis que la narratrice de ce récit, assistante et réceptionniste, accueille les clients venus confier au mystérieux spécialiste d'insolites bribes de leur histoire : des ossements d'oiseau, quelques champignons microscopiques, une mélodie, une cicatrice ...
Amputée d'une infime partie d'elle-même depuis un accident de travail, la jeune assistante tombe peu à peu sous le charme du maître de ce lieu de mémoire malsain et fascinant.
Mon avis :
Récit tout autant étrange que fascinant. Yoko Ogawa nous transporte au Japon, dans un endroit étonnant, la description du paysage, des bâtiments nous fait voyager jusqu'à ce lieu. Il y a quatre personnages que l'on va peu à peu découvrir, on va s'y attacher pourtant nous ne savons presque rien d'eux, nous n'en avons pas vraiment de description physique, nous ne savons même pas leurs noms ! Il y a M. Deshimaru qui est certainement le plus détaillé, il s'agit d'un 'spécialiste' peu courant. Ensuite, nous avons deux femmes qui habitent dans le bâtiment où le récit se déroule donc là où M. Deshimaru travaille : tout d'abord 'La dame du 309' qui semble sympathique tout comme une vieille dame seule pourrait l'être puis il y a 'La dame du 223' qui elle semble moins sociable. Les numéros qui les qualifies sont les numéros des chambres où elles vivent. Enfin, le personnage principal est une jeune femme qui d'où provient le titre de ce récit à un problème à son annulaire gauche, celui-ci à été sectionné lors d'un accident dans l'usine où elle travaillait auparavant. Le travail de ce 'spécialiste' est peu habituel, il permet aux personnes de se libérer d'un objet, d'un souvenir afin de pouvoir continuer à vivre. Cela est utile lorsque cet élément ne vous permet pas d'avancer mais la manière dont ce 'spécialiste' vous libère de ce poids est curieuse. Nous n’accéderons jamais au laboratoire, nous verrons donc ces souvenirs transformés seulement lorsqu'ils seront devenus des spécimens. Il faut alors ranger ces objets quelque part et c'est là le nouveau travail de la jeune femme à l'annulaire coupé. Nous ne découvrirons que très peu de spécimen au travers ce personnage pourtant nous avons l'impression d'en avoir vu un nombre incalculable. Petit à petit cette dernière va tomber sous le charme de cet homme, il lui offrira des chaussures qui jour après jour lui seront d'un poids tel que nous en arriverons à avoir le sentiment qu'elle est devenue comme la 'propriété' de cet homme. Cet écrit se déroule presque entièrement dans ce bâtiment, au fil de cette lecture nous avons l'impression que nous en somme comme enfermé, la jeune femme à l'annulaire fera une courte promenade à l'extérieur, elle y rencontrera un cireur qui la mettra en garde, celle-ci n'écoutera pas...
La lecture se fait avec simplicité, tout est facile à comprendre pour autant nous nous posons des tas de questions auxquelles nous ne pouvons répondre avec certitude car un nombre égal de réponse s'offre à nous. Nous sommes dans un récit aussi léger qu'oppressant, nous sommes émerveillé mais effrayé, cette lecture fut tout autant plaisante, agréable, émerveillante que questionnante.
Citation :
Merci de cette chronique, tu m'as donné envie de le lire ! Je le rajoute à ma liste ;)
RépondreSupprimerJe trouve ça un peu dommage qu'on ne connaisse pas leur nom mais l'histoire semble étrange et intéressante.
ahh je suis super contente :) j'ai appris récemment qu'il y avait un film qui avait été fait mais en voyant la bande annonce ça ne semble pas être vraiment en lien avec le récit de Ogawa, ça m'a même un peu déçu mais bon .. Du coup si tu venais à le lire je serais impatiente de savoir ce que tu en aura pensé :)
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